vendredi 23 novembre 2018 à 20h30
CINÈ-CONCERT « CARNIVAL OF SOULS »
Invaders, c'est la réunion de deux fans de culture pop déviante, rompus au classique.
Nicolas Courret montait ses premiers groupes de rock parallèlement à ses études de musicologie à la fin du siècle dernier quand David Euverte faisait ses gammes au conservatoire. Depuis, ils ont roulé leur bosse et se sont rendus indispensables dans pas mal de formations. Le premier en tant que batteur chez Eiffel, Lætitia Shériff, Bed, Fabio Viscogliosi, Olivier Mellano ou Royal de Luxe. Le deuxième, aux claviers et aux arrangements chez Ripley, Casse-Pipe, XmasX, Dominique A, Miossec, ainsi que sur une poignée de BO, notamment celle du film « Le nom des gens » de Michel Leclerc, qu'il a composé avec Jérôme Bensoussan.
C'est surtout sous la houlette de Daniel Paboeuf, dans le cadre du Daniel Paboeuf Unity, que ces deux là ont pris le temps de se rapprocher musicalement. Aujourd'hui, ils surgissent en duo, à l'occasion d'une bande son en forme de relecture du film « Carnival of souls » de Herk Harvey. Ça faisait un paquet de temps que Nicolas Courret trainait son envie de ré-imaginer la musique de ce film d'épouvante atypique sorti en 1962 dont l'héroïne est une organiste hantée par des âmes errantes. Il soumet ses premières maquettes à David Euverte: le projet est lancé.
Un an de travail, d'études et de recherches plus tard et voilà donc l'album, voyage sous tension, rempli de trouvailles en terme de textures sonores, de rythmiques broyeuses et d'accroches mélodiques. Un truc à part, à la fois crépusculaire et lumineux. Une musique futuriste, à la manière dont les défricheurs des années soixante-dix l'envisageaient.
On pense à John Carpenter, bien sûr, mais aussi à White Noise, et, plus récemment, Broadcast ou encore The Moog Cookbook. Épique, solennel et vaguement flippant, le disque baigne dans des brumes poisseuses. Le coeur y vibre à l'unisson du tic-tac de l'horloge égrainant le temps séparant d'un dénouement dont on ne sait pas franchement s'il sera heureux. L'attention portée au son contribue à parachever cette pièce enlevée et planante. Ambiances analogiques et subaquatiques, tourneries qui tirent vers le haut pour mieux déraper : l'ensemble crée un quelque chose d'addictif remarquablement mis en valeur par la réalisation artistique de Thomas Poli. Le thème majeur est un hit imparable qui se glisse dans le cerveau bien après l'écoute, comme ces petites musiques qui nous empêchaient de dormir quand nous étions enfants.
Une sorte de voyage initiatique où chacun invente ses propres images mentales.
Tarif plein : 10€ / Tarif Réduit : 8€
Source : http://lerondpoint.labruguiere.fr/saison-cult…
Source : message reçu le 4 août 16h