dimanche 24 février 2013 à 20h30
Un chef-d'oeuvre de Martin Scorcese
Gangs of New-York
Un film qui évoque les événements qui ont marqué la fondation de la ville de New-York, sur fond de guerre de sécession, peu après la bataille de Gettysburg, à l'époque où les immigrés des taudis du sud de Manhattan refusaient d'aller "se faire tuer pour les noirs" et où "on trouvera toujours une moitié de pauvres pour exterminer l'autre moitié". L'émeute des "Draft Riots" ne fut pas la seule même si elle fut des plus sanglantes (environ 200 morts dont un nombre inconnu de noirs lynchés par la foule). En un peu moins d'un siècle, la ville a connu de nombreuses révoltes et barrages de rues, l'émeute des acteurs, l'émeute des oranges ou l'émeute des docteurs ayant particulièrement marqué cette période.
A cette époque, les bas quartiers de la ville sont sous la coupe de gangs de malfrats tels ce "Bill le boucher" qui revendique la légitimité de son clan en invoquant son antériorité. Le film évoque les luttes de rue qui jalonnent ces épisodes.
Gangs of New York est dérangeant. Il rappelle aux Américains que leur pays est né dans les bas-fonds, dans ce monde pauvre, acharné et raciste dépeint minutieusement. C'est certainement pour cette raison que le film n'a d'abord reçu qu'un accueil mitigé par la critique aux Etats-Unis.
Ce film est assimilable, avec sa structure en " allégro - lent - vif " à un concerto, forme musicale opposant un soliste ou un groupe d'instruments - ici un trio - à l'ensemble de l'orchestre. Par ailleurs, il peut rappeller la technique picturale du gothique finissant où, dans un même tableau, sont évoqués les principaux épisodes de l'histoire.
La scène d'ouverture de Gangs of New York qui voit un homme se raser en gros plan se veut un hommage à l'un des premiers courts-métrages de Martin Scorcese, Le grand rasage. Le plan final livre une vue d'anthologie de la ville moderne, même si ce n'était pas bien sûr, voulu...
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