dimanche 5 février 2017 à 18h
Librairie Plùm #17 - des écrivains témoins de leur temps
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Rue de Lengouzy - 81440 Lautrec (Tarn)
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Librairie Plùm #17
« Le rôle de l'écrivain ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent. …
Quelles que soient nos infirmités personnelles, la noblesse de notre métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression... »
Bonjour à tous,
C'est sur ces mots d'Albert Camus, extraits des « Discours de Suède », que s'ouvre cette première lettre d'info de l'année.
Les « hasards » du calendrier convergent en effet pour mettre en évidence la trajectoire de certains écrivains, témoins de leur temps qui, en artisans visionnaires bien plus qu'artistes, n'ont jamais transigé avec le réel.
A l'heure où nous programmons au Café Plùm une lecture des écrits politiques de Jack London, Asli Erdogan, écrivaine turque, a été libérée après 136 jours de détention. Elle risque toujours la prison à perpétuité.
Auteure de quatre romans, parus en France chez Actes Sud et traduit dans de nombreux pays, Asli Erdogan signe aussi depuis les années 1990 des chroniques dans divers journaux de la capitale. Avec une constante : ne pas dévier des sujets qui fâchent comme les atteintes aux droits humains et à ceux des minorités.
Ces dernières années, elle écrit régulièrement pour le journal pro-kurde Ozgür Gündem des chroniques, toujours très littéraires et personnelles où elle dénonce la violence sous toutes ses formes et prône la paix entre Turcs et Kurdes. Ce sont ces textes qui lui ont valu d'être arrêtée chez elle pour «propagande en faveur d'une organisation terroriste», sous-entendu le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, «appartenance à une organisation terroriste» et «incitation au désordre». Ce sont ces textes qui paraissent aujourd'hui en français sous le titre «Même le silence n'est plus à toi» (Actes Sud).
« Même le silence n'est plus à toi », Asli Erdogan, Actes Sud, 16 euros 50
Réunies en un recueil préparé par Actes Sud dans une urgence louable, ces chroniques témoignent de la mission qu'Asli Erdogan s'est toujours fixée dans ses reportages : combiner littérature et journalisme. Rares sont les articles traversés par un tel souffle épique, par une telle exigence de vérité humaine. Qu'elle se penche sur le centenaire du génocide arménien, sur la tentative de coup d'Etat de juillet dernier, sur l'atteinte aux libertés des femmes, sur les crimes perpétrés par l'armée contre les civils kurdes, sa parole est toujours entière, hallucinée, incompressible.
Jack London fut un homme d'empathie et de convictions, qui vouera une partie de sa vie au combat socialiste.
Il a vécu quarante ans et a écrit, durant une quinzaine d'années, plus de cinquante livres, des nouvelles, des essais ainsi que de nombreux articles de presse.
Il a aussi témoigné de sa présence au monde par ses écrits sociaux et politiques, les conférences qu'il a données et les milliers de photos qu'il a prises dans de nombreux pays.
Aurait-il pensé qu'un siècle après son passage sur terre l'état du monde soit celui que nous connaissons actuellement ?
Malgré la foi en une société plus juste qui semble l'accompagner tout au long de sa vie, cet auteur visionnaire n'excluait pas, à son époque, les difficultés à venir.
Dimanche 5 février à 18h
Jack London, le vagabond magnifique
Lecture en musique et en images, d'écrits sociaux et politiques de Jack London.
"Un fait est indiscutable : dès 1907 Jack London a prévu et décrit le régime fasciste comme le résultat inéluctable de la défaite de la révolution prolétarienne", disait Léon Trotsky dans sa préface à la réédition du "Talon de fer" (1937).
Au début du XXe siècle en effet, Jack London témoigne. Il n'hésite pas, pour ce faire, à voyager, à "aller sur le terrain" et à fréquenter les différentes classes de la société. Un siècle plus tard, l'écho de ses paroles résonne t-il encore ?
Lecture des textes : Gilles Fossier
Images : Fabrice Godard
Instruments et chant : Sébastopol
Tarif : 7 euros
Et Albert Camus de conclure :
« Tout mur est une porte », a dit justement Emerson.
Ne cherchons pas la porte, et l'issue, ailleurs que dans le mur contre lequel nous vivons. Cherchons au contraire le répit où il se trouve, je veux dire au milieu même de la bataille. Car selon moi, il s'y trouve.
Les grandes idées, on l'a dit, viennent dans le monde sur des pattes de colombe. Peut-être alors, si nous prêtions l'oreille, entendrions-nous, au milieu du vacarme des empires et des nations, comme un faible bruit d'ailes, le doux remue-ménage de la vie et de l'espoir.
Les uns diront que cet espoir est porté par un peuple, d'autres par un homme. Je crois qu'il est au contraire suscité, ranimé, entretenu, par des millions de solitaires dont les actions et les oeuvres, chaque jour, nient les frontières et les plus grossières apparences de l'histoire, pour faire resplendir fugitivement la vérité toujours menacée que chacun, sur ses souffrances et sur ses joies, élève pour tous. »
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Café Plùm
Rue de Lengouzy
81440 Lautrec
Source : message reçu le 28 janvier 14h