jeudi 3 novembre 2016 à 9h30
Journées d'étude "S'émanciper de/dans l'anthropocène ?"
Journées d'études co-organisées par le laboratoire GEODE (UMR 5602 CNRS), l'Axe PPES de l'Institut National Universitaire Champollion,
le Réseau des Géographes Libertaires
3-4 Novembre 2016 - Albi
Institut National Universitaire Champollion
S'émanciper de/dans l'Anthropocène ?
Approches critiques de l'environnement et de la terre
Notre idée de départ est la suivante : l'Anthropocène s'annonce comme l'un des grands récits scientifiques et médiatiques du XXIe siècle (des prochaines décennies au moins) et les géographes - comme les anthropologues et les philosophes, notamment - ont de quoi l'interroger, le discuter et l'alimenter. L'émergence de ce concept est associée à une remise en cause des relations sociétés/milieux qui sont au cœur des questionnements des géographes. C'est pourquoi nous pensons important de nous l'approprier.
Associer la question de l'émancipation à celle de l'Anthropocène complique fortement l'affaire et se veut explicitement exploratoire. Nous abordons l'émancipation dans son usage courant, en tant que processus favorisant l'autonomie des individus et des collectifs humains contre toute forme de domination (politique, économique, sociale, culturelle, etc.). Ce processus met continuellement en tension un pôle négatif/critique (critique sociale des rapports de pouvoirs, de leur instrumentalisation, des modèles économiques dominants, etc.) et un pôle positif/constructif (capacités imaginatives, utopies libératrices, alternatives existantes). Les deux pôles suscitent des études essentielles. Mais si nous pouvons toujours concevoir une critique du capitalisme et des alternatives post-capitaliste et post-étatiste, il paraît plus délicat de concevoir des alternatives post-anthropocène. C'est le problème qui nous est posé. Quelle autonomie émancipatrice dans un monde où la condition de terriens nous rend interdépendants, donc interférents ? Dans quelles mesures nos manières de considérer l'émancipation individuelle et collective dépendent-elles de nos rapports à la nature et/ou à l'environnement et/ou à la terre (ou la Terre) ? Inversement dans quelles mesures nos manières de considérer l'anthropocène dépendent-elles de notre volonté d'émancipation et de nos rapports à la nature et/ou à l'environnement et/ou à la terre (ou la Terre) ? De quoi parle-t-on ? Les différentes manières d'appréhender la relation Homme/Milieu (géographies du sujet, de l'acteur, de la communauté, etc.) sont-elles impactées par la condition imposée de terrien ? Nombreuses sont les questions pratiques qui prolongent ces réflexions théoriques : que faisons-nous, par exemple, de l'injonction à "l'adaptation" ou à la "résilience" (aux changements environnementaux et climatiques) dans nos émancipations à venir ?
Source : message reçu le 31 octobre 09h
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