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vendredi 22 juin 2012 à 20h30

REUNION COLLECTIF DE SOUTIEN AUX FAMILLES TCHETCHENES

au local du MRAP

BILAN ET PERSPECTIVES IMMEDIATES

Trois membres du collectif, Annie Cadéot, Bernard Donnadieu et Jonathan Dupray se rendent à Paris (à leurs frais), à la réunion des collectifs Tchétchénie de France LE SAMEDI 16 JUIN.

Compte rendu de cet intercomité.

Fin juin, rencontre avec les familles pour faire le point de la situation.

A la mi-juillet, nous devons rencontrer Jacques Valax et lui remettre tous les dossiers.. Préparation des dossiers, Qui aide, qui va accompagner les dossiers chez le député ?

Nous avons maintenant des promesses d'embauche pour ces trois familles.

La semaine dernière, une nouvelle famille Tchétchène qui était hébergée au CADA d'Albi, a reçu un refus de la CNDA. Deux d'entre nous vont la rencontrer. Que peut-on faire avec cette famille ?

La recherche se poursuit pour le logement de la famille de Gaillac qui doit quitter son habitat à la mi août.

Comme vous pouvez le voir, ce n'est pas un ordre du jour de vacances

Au 22, Faut qu'on y arrive…

La situation ne s'est pas améliorée en Tchétchénie, ci-dessous un rapport récent (7 juin) de Human Rights Watch, traduit par Michelle Charrier.

Document Human Rights Watch

Russie : Protéger les défenseurs des droits de l'homme en Tchétchénie
Le dirigeant tchétchène menace un « groupe mobile » à la télévision

Moscou, le 7 juin 2012

Le 1er juin 2012, le dirigeant tchétchène appointé par le Kremlin, Ramzan Kadyrov, a menacé en public plusieurs défenseurs des droits de l'homme. Human Rights Watch demande aux autorités russes de veiller à leur sécurité et de mettre fin au harcèlement dont ils sont victimes en Tchétchénie.

Les défenseurs en question, au nombre de trois, appartiennent à un groupe mobile dépendant de la Commission publique sur la Tchétchénie (une coalition fondée en 2009, après plusieurs meurtres d'activistes, par douze ONG russes défendant les droits de l'homme). Ce groupe enquête sur les violations des droits de l'homme commises par les forces de l'ordre et les responsables de la sécurité, placés de facto sous l'autorité de Ramzan Kadyrov. Le 1er juin, Kadyrov et d'autres officiels tchétchènes ont critiqué ce travail d'investigation lors d'une réunion organisée avec soin qui a ensuite été diffusée à la télévision.

« Le groupe mobile a repris le flambeau de Natalia Estemirova, la championne des droits de l'homme tchétchène, enlevée et assassinée en juillet 2009 », a déclaré Tanya Lokshina, membre russe de longue date de Human Rights Watch. « Il enquête avec courage sur les cas les plus sensibles de violation des droits de l'homme en Tchétchénie, cherchant à obtenir justice pour les tortures, les disparitions et les exécutions extra-judiciaires. »

Sous la supervision du Comité contre la torture de Nizhny Novgorod, le groupe a établi une antenne permanente en Tchétchénie début novembre 2009. Des juristes et d'autres défenseurs des droits de l'homme venus de toute la Russie y travaillent à tour de rôle, malgré les risques importants qu'ils prennent ainsi, car leur sécurité devient de plus en plus précaire. Leurs efforts ont été récompensés en 2011 par le prix Front Line Defenders (pour les défenseurs des droits de l'homme en situation dangereuse) et le prix des droits de l'homme de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Le 1er juin, les représentants en Tchétchénie du groupe mobile se sont joints à une manifestation dans le centre ville de Grozny, la capitale, pour protester contre les disparitions imputables aux autorités. Le rassemblement avait été organisé pas les militants tchétchènes et les proches des disparus. Magomed Daudov, nouveau directeur de l'administration Kadyrov et Premier ministre de son gouvernement, ainsi que Muslim Khuchiev, maire de Grozny, y ont fait une apparition inattendue. Ils sont allés demander aux membres du groupe mobile les raisons de leur présence en République tchétchène puis, après avoir obtenu réponse, ont insisté pour les emmener à l'hôtel de ville, où une « conversation détaillée » serait possible.

La « conversation » en question s'est révélée être une entrevue avec Ramzan Kadyrov, Ruslan Alkhanov (ministre de l'Intérieur tchétchène) et quelques autres personnalités politiques. Le Président du Comité d'instruction de Russie en Tchétchénie, Viktor Ledenev, et le procureur de la république, Vladimir Savchin, étaient également de la partie. Quelques mères de disparus qui participaient à la manifestation ont aussi été emmenées à l'hôtel de ville. La rencontre tout entière a été filmée par une équipe de télévision.

Kadyrov a ouvert la « conversation » par un long discours menaçant sur le groupe mobile, déclarant que les militants « détestaient les Tchétchènes », « n'étaient venus [en Tchétchénie] que pour raisons financières », « aidaient les démons [les insurgés] et leurs collaborateurs », cherchaient à provoquer des conflits et à déstabiliser la république. Il a ajouté qu'à son avis, les organisations de défense des droits de l'homme ne s'intéressaient pas au bien-être des Tchétchènes et que lui seul pouvait apporter à ses compatriotes aide et justice.

Le directeur de son administration, Daudov, a ensuite accusé le groupe mobile de payer les gens pour qu'ils inventent des récits de torture. Il a raconté qu'il avait arrêté trois membres du groupe en février 2010 et les avait maintenus toute une nuit en garde à vue. Le groupe avait porté plainte devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, au motif que cette détention était illégale, et l'avait décrit, lui, « comme un criminel », pour reprendre ses propres termes. Il maintenait cependant que sa conduite était justifiée, car les activistes « soudoyaient les gens » afin d'obtenir de faux témoignages.

Les militants n'ont pas eu le loisir de contredire ces accusations, car le Président du Comité d'instruction de Russie en Tchétchénie, Viktor Ledenev, a alors pris la parole. À l'en croire, ils gênaient le travail de la police et des enquêteurs. Leurs actions étaient donc inutiles, voire contre-productives.

Le jour même, le journal télévisé du soir diffusait de longs extraits de cette entrevue.

D'après Tanya Lokshina, « Les victimes et les témoins des violations des droits de l'homme en Tchétchénie ne parlent pas, car ils en seraient punis et ils ont peur, mais les rares Tchétchènes à oser demander justice se tournent vers le groupe mobile pour obtenir son soutien et une aide juridique. L'émission dans laquelle Ramzan Kadyrov critique le groupe mobile sert d'avertissement aux Tchétchènes : ils ne sont pas censés s'adresser aux activistes, qui ont été déclarés persona non grata en République tchétchène. »

Ces événements de mauvais augure ont poussé Human Rights Watch à exprimer de vives inquiétudes et à demander aux autorités russes la garantie que le groupe mobile pourra continuer sans entrave son activité en Tchétchénie. En effet, les plus hautes autorités russes ont affirmé à maintes reprises qu'elles tenaient à créer un climat de travail normal dans la région pour les défenseurs des droits de l'homme.

Au regard de la Convention européenne des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Russie a d'ailleurs l'obligation légale de protéger les gens qui participent à ou coopèrent avec des entités telles que le groupe mobile. Elle est censée leur éviter les menaces et les violences éventuelles d'une troisième partie, plus spécifiquement des agents de l'État.

Les activistes courent en Tchétchénie un danger indéniable, plus grand encore du fait des menaces publiques de Kadyrov (lequel est personnellement responsable d'un certain nombre de meurtres et de tortures, s'il faut en croire la rumeur). Les autorités russes se trouvent donc dans l'impérieuse obligation d'agir au plus vite, afin de garantir la sécurité des membres du groupe mobile et de veiller à ce qu'ils exercent leurs droits fondamentaux dans un environnement sûr, de même que tous leurs collaborateurs.