vendredi 25 octobre 2013 à 18h
Lampedusa... et après ?
Le récent drame maritime près des côtes de Lampedusa semble émouvoir l'Europe. "Enfin !" devrait-on dire car il faut aussi se demander pourquoi tant d'autres drames dans les mêmes parages sont restés quasiment ignorés par le passé.
Qui se rappelle en effet de la dérive tragique pendant deux semaines d'un bateau parti de Libye en mars 2011 avec 72 personnes à bord, lequel finit par s'échouer avec seulement 9 survivants ? Elle n'eut qu'un faible écho dans les médias, d'autant plus faible que les centres de coordination de sauvetage en mer italien et maltais ainsi que les forces de l'OTAN (dont des bâtiments français présents sur les lieux) restèrent alors totalement passifs malgré les nombreux signaux de détresse envoyés depuis la malheureuse embarcation...
Oui, pourquoi cette ignorance ? La création de l'agence Frontex, dont on a très peu parlé ces jours-ci et dont le but fondamental est d'enrayer l'immigration illégale, est une part de la réponse car elle agit avec efficacité et dans la plus grande discrétion afin de repérer puis refouler les esquifs surchargés. Mais cette création résulte elle-même de l'obsession sécuritaire de l'Union Européenne, obsession qui va de pair avec la criminalisation des migrants et qui cache un profond refus de l'étranger, de l'étranger non conforme aux standards de l'UE. e drame de Lampedusa résulte ainsi directement d'une xénophobie européenne ciblée sur l'origine, la culture et le statut social. Ce sont les mêmes ressorts qui nourrissent actuellement les discours de rejet et de haine vis-à-vis des Roms alors que ceux-ci ne représentent en France que moins de 3 pour 10 000 de la population du territoire. Et l'on peut continuer avec la mise en rétention et les expulsions ininterrompues de sans-papiers, dont beaucoup ont affronté les périls de la Méditerranée comme les victimes naufragées que les autorités déplorent hypocritement aujourd'hui.
Nous protesterons en silence à CASTRES le VENDREDI 25 OCTOBRE, place Jean Jaurès, de 18 h à 19 h (comme tous les derniers vendredis de chaque mois).
Venez nombreux marquer votre refus des conditions dans lesquelles sont traités les migrants. Venez nombreux marquer votre refus des expulsions inhumaines, séparant souvent les familles et ne permettant pas aux enfants d'être scolarisés normalement (ce qui est pour eux un facteur d'intégration). Venez montrer par votre présence silencieuse que vous êtes contre l'enfermement des enfants.
L'idéal est de rester 1 heure, mais une présente même courte témoignera de votre solidarité. Cercle de Silence de Castres