vendredi 2 octobre 2020 à 18h30
Vernissage de l'exposition de Jeremiah Day avec performance de l'artiste
"Si c'est pour les gens, ça doit être beau" dit-elle
Vernissage le 2 octobre 2020 à 18h30
Exposition du 3 octobre 2020 au 10 janvier 2021
Artiste américain installé à Berlin, Jeremiah Day réexamine dans son travail les luttes politiques et conflits récents, en révélant leurs contextes et traces subjectives. Pour ce faire, il a développé une forme narrative dans laquelle les réalités personnelle et politique s'entremêlent, offrant ainsi une vision toute personnelle de ces moments d'histoire parfois oubliés.
La singularité de sa démarche réside dans une approche transversale. Élève et collaborateur régulier de Simone Forti, l'une des pionnières de la Post-Modern Dance, il a fait de la performance une pratique désormais centrale et structurante. Depuis 2014, Jeremiah Day a en effet présenté de nombreuses performances, qui combinent mouvement, improvisation, photographie et spoken word, afin d'aborder des sujets historiques et politiques universels, mais dans une perspective intime et incarnée.
Avec l'exposition « Si c'est pour les gens, ça doit être beau », dit-elle, Jeremiah Day souhaite poursuivre et approfondir les réflexions engagées dans ce travail de performance récent et explorer une série d'événements sociaux, politiques ou climatiques qui soulèvent tous la même question : de quelle manière parvenir à un engagement citoyen positif, en faveur du bien commun ? Avec ce projet, Jeremiah Day fait de l'art la base d'une intense réflexion sur la société civile, alors même que cette dernière semble plus divisée que jamais.
Quel est la culture d'une démocratie multiethnique ? Qui sont « les gens » et comment décrivent-ils, réfléchissent-ils, commémorent-ils et spéculent-ils sur leur situation et ce qui devrait être modifié ou régi différemment ? Les images et les mots (ou expositions et performances) ont-ils quelque chose à apporter à ces discussions ? Autant de questions soulevées par Jeremiah Day, dont le projet - débuté en début d'année à la Badischer Kunstverein (Karlsruhe) et antérieur à la crise sanitaire due au coronavirus et aux événements liés à l'assassinat de George Floyd à Minneapolis - prend un tout autre sens aujourd'hui.
L'exposition à Albi réunira un ensemble d'œuvres récemment produites, qui toutes évoquent des rassemblements citoyens emblématiques et les paysages contestés dans lesquels ils se déroulent. L'approche chorégraphique et située de Jeremiah Day permet de mettre en lumière les expulsions et la perte d'espaces auto-gérés à Berlin, ou les imbrications entre nation et écologie à Istanbul. Deux exemples qui révèlent notre monde tel un puzzle hérité, un work in progress dans lequel notre rôle est encore incertain, et nos capacités pas encore clairement définies. Qu'il s'agisse du mouvement des droits civiques en Alabama en 1965 ou des récentes grèves étudiantes pour le climat portées par le mouvement « Fridays For Future », chacun de ces événements a relayé et amplifié le message de citoyens désireux de modifier le cours de l'Histoire et de se défendre contre l'injustice.
Deux productions inédites viendront compléter cet ensemble : l'une sera dédiée à ces institutions de démocratie directe que sont les assemblées citoyennes, qu'on les nomme Town Meetings en Nouvelle Angleterre, Anteiglesia en Espagne ou Elizate au Pays Basque ; l'autre évoquera les événements récents liés au projet de construction d'un barrage à Sivens.
Jeremiah Day (né en 1974 à Plymouth (USA) vit et travaille à Berlin. Il a étudié à UCLA (University of California in Los Angeles). Son travail et ses performances ont été présentées dans de nombreuses institutions à travers le monde, telles que la Badischer Kunstverein, Karlsruhe (2020) ; le M Museum, Louvain (2019) ; la Neuer Berliner Kunstverein, Berlin (2018) ; la Kunsthalle Wien, Vienne (2018) ; BAK, Utrecht (2017) ; le Musée d'Art Moderne de Varsovie (2016) ; CCA, Glasgow (2015) ; le MAXXI, Rome (2015) ; la Biennale de Liverpool (2014); Arnolfini, Bristol (2014) ; le Santa Monica Museum of Art (2014) ou le Centre George Pompidou, Paris (2014).
Il est représenté par les galeries Arcade (Londres) et Ellen de Bruijne Projects (Amsterdam).
Cette exposition est le fruit d'une collaboration avec la Badischer Kunstverein (Karlsruhe), le Musée M (Louvain) et la Villa Romana (Florence). Une publication, designée par Will Holder et distribuée par les presses du réel, sera éditée à la fin du cycle d'expositions.
En écho à l'exposition, un événement dédié à la performance, intitulé The Opposite of Fatalism, est organisé dans les locaux du centre d'art le samedi 26 septembre 2020. Il réunira notamment Jeremiah Day, Claire Filmon et Adrian Schindler.
Commissaire de l'exposition : Antoine Marchand
Lieu d'exposition : Le Lait centre d'art contemporain
28 rue Rochegude, 81000 Albi
Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h
Fermé les jours fériés
Entrée libre, accessible à tous
Avec le soutien de l'IFA, Institut für Auslandsbeziehungen.
Cette exposition est le fruit d'une collaboration avec la Badischer Kunstverein (Karlsruhe), le musée M (Louvain) et la Villa Romana (Florence).
Visuel : The Shelf Company