dimanche 30 juin 2013 à 20h30
Que la fête commence !
Ce dimanche 30 juin à 20h30 au Ciné Get de Revel,
nous vous proposons de voir ou revoir un film de Bertrand Tavernier choisi par nos adhérents parmi trois films avec Philippe Noiret :
Que la fête commence
Le synopsis : Louis XIV meurt en 1715 et Louis XV n'a que 5 ans. Le Parlement confie la régence à Philippe d'Orléans. Ainsi la cour échappe à la férule de Madame de Maintenon. Au diable les dévots. Que la fête et le film commencent ! Law relance l'économie avec ses billets ; dans les soupers de Philippe le débauché, les aristos pissent dans les seaux qu'on leur présente. Les médecins ont mis leur grand masque blanc de toucan ; comme du temps de Molière, ils n'y connaissent rien ; le premier d'entre eux diagnostique que « les pauvres meurent en masse parce qu'ils sont tristes ». Il recommande donc la gaieté. Le film, sorti en 1975, obtint quatre césars en 1976. Le trait est forcé parfois jusqu'à la farce. Dans cette Régence en proie à l'absurde et à la dérision, du moins la gangrène est-elle localisée : c'est la noblesse qu'il faut retrancher. Et la Révolution d'affûter son couteau.
Cette grandiose fresque historique montre la période troublée du début du XVIIIe siècle avec ses intrigues, ses complots, ses histoires de famille et ses luttes d'intérêts. Tavernier dépeint avec un humour féroce la morale de l'époque. Il est servi par un trio d'acteurs aguerris et complices, Jean Rochefort, formidable en canaille athée qui brigue la mitre d'archevêque, Philippe Noiret, magistral en souverain désabusé, plein de douceur, attachant et moderne et Jean-Pierre Marielle, hobereau matamore et naïf, extravagant à souhait. Leurs relations, s'équilibrant ou se bouleversant en fonction des alliances, créent un jeu de balancier qui imprime au film une dynamique réjouissante. Par ailleurs, une partie de la troupe du Splendid fait là une de ses premières apparitions.
Le film sort en 1975, alors que Valery Giscard d'Estaing est au début de son septennat. Le parallèle est assez saisissant entre ces deux dirigeants partisans de certaines réformes. La présence, aux côtés du Régent, du médecin Chirac (qui n'a cependant pas de parenté réelle avec le Premier Ministre) renforce encore l'impression. Tavernier semble prédire ainsi l'illusion des réformes. Cependant, le film cherche plutôt à divertir, parodier et critiquer la monarchie au lieu d'être authentique. Ainsi, quelques anachronismes le jalonnent : le dauphin, à l'époque considérée, n'est pas à Versailles, le qualificatif pris de façon péjorative de "république de nobles" alors qu'à l'époque les seules républiques connues sont effectivement des républiques de nobles, la princesse, veuve, meurt des suites de ses couches alors qu'elle est de nouveau enceinte, l'utilisation du mot "avatar" dans un sens inusité,...
Source : message reçu le 24 juin 14h