dimanche 28 avril 2013 à 20h30
Un film saoudien :
WADJDA
(وجدة)
Dimanche 28 avril, à 20h30 au Ciné Get de Revel :
- Date de sortie : 6 février 2013 (1h 37min)
- Réalisé par Haifaa Al Mansour
- Avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani
- Genre Drame
- Nationalité Saoudienne
Le synopsis : Wadjda, douze ans, habite dans la banlieue de Riyad. Petite fille malicieuse, elle rêve pendant les cours, écoute du rock et porte des baskets : un esprit frondeur dans un royaume cadenassé par la religion, les convenances et les interdits. Comble d'audace, elle veut à tout prix s'acheter un vélo pour faire la course avec son ami Abdallah, quand bien même le régime interdit cette pratique aux femmes. Contrainte de se débrouiller seule pour réunir l'argent, Wadjda décide contre toute attente de s'inscrire à un concours de récitation coranique afin de gagner la récompense.
Ce film, qui a fait fait chavirer les cœurs des spectateurs du festival de Venise, ne raconte pas une «grande» histoire, mais une histoire simple, celle de la relation entre une mère et sa fille, et leurs vies dans la société. En une heure trente, c'est un film qui vous change la perception d'un pays. Non pas qu'il mette à bas les images et les idées que l'on peut avoir sur ce pays à l'islam rigoriste, au contraire. Mais il y met de la chair, des visages et des sentiments, et montre la vie, les émotions, les espoirs, les rêves, les frustrations, les petites luttes qui se déroulent derrière le voile (sans jeu de mot).
Quand sur le chemin poussiéreux de l'école, les fillettes sont enveloppées dans des voiles, des lacets de couleur peuvent être signe de liberté.
En 2006, dans ce pays où, avant d'être difficiles à faire, les films sont d'abord difficiles à voir puisqu'il n'y a pas de salles, Abdullah al-Moheissen, aidé par un réalisateur algérien, Ahmed Rachedi, a signé le premier long-métrage saoudien, Les Ombres du silence. Wadjda n'est donc pas le premier film saoudien, mais sa double originalité réside dans le fait qu'il a été entièrement tourné en Arabie Saoudite et, ironie de l'histoire, par une femme, cette engeance à laquelle la monarchie islamique ne reconnaît pas même le droit de conduire !
Bien sûr, même avec l'accord et le soutien financier quasi-officiel, cela n'a pas été simple de tourner, la réalisatrice, dans les quartiers les plus intransigeants, étant obligée de diriger les acteurs depuis le van de la production par l'intermédiaire d'un talkie-walkie.
Pour l'Arabie Saoudite, mais plus encore pour la cause féminine et pour le cinéma, ce coup d'essai est un coup de maître. (Les Inrocks)